Sommaire / Summary
La fontaine du soleil trône sur la place Masséna à Nice, toute proche du Vieux Nice. C'est une fontaine monumentale, à l'histoire et à l'esthétique intéressantes.
Histoire de la Fontaine du soleil à Nice
La fontaine du soleil est une oeuvre du sculpteur français Alfred Janniot. On doit à cet artiste international des sculptures de la Bourse du commerce de Bordeaux, du Mont Valérien et du Palais du Luxembourg à Paris, au Rockefeller center de New-York, etc.
En 1956, Alfred Janniot sculpta une statue en pierre de Lens (et non en marbre comme on le lit trop souvent), haute de 7m, dans un style classique, entourée de 5 statues en bronze représentant les divinités antiques : la Terre, Mars, Vénus, Mercure et Saturne.
Divinités antiques... Il est bien évident de faire un parallèle avec notre système solaire, le soleil au centre, entouré de planètes. C'est une hypothèse, mais pourquoi ces seulement 5 planètes ? On s'accorde généralement à pencher vers l'inspiration mythologique.
Esthétique de la fontaine du soleil à Nice
De nos jours, l'esthétique ne semble pas poser de problème à la grande majorité des passants. Mais, il n'en fut pas toujours ainsi.
D'abord, le brave dieu Apollon porte 4 statues de chevaux sur la tête. Ce quadrige ne lui apporta aucune gloire, bien au contraire. Des détracteurs le surnommèrent la 4cv. La 4cv était une voiture très populaire à l'époque. Et voilà notre Apollon dénigré au rang de porteur de publicité automobile.
Mais ce ne fut pas tout.
Ce magnifique Apollon était entièrement nu. Ses fesses bien fermes et surtout, son sexe à l'air furent jugés outranciers. D'autant que certains trouvèrent l'appendice trop volumineux. La statue fut jugée obscène et dut être retirée.
Notez qu'une autre raison, moins anecdotique, fut avancée : la fontaine gênait la circulation.
On la déposa à la mairie de la ville. Cela ne changea nullement l'appréciation de certains niçois. On la relégua donc au fond du stade Charles Erhmann.
Mais c'était pourtant l'oeuvre d'un sculpteur mondialement renommé et même au-delà. Et Nice était la ville qui avait censuré l'artiste ?
Finalement, il retrouva sa place le 20 juillet 2011, au centre d'un large bassin, entouré de 5 bronzes.
Il est désormais accepté tel quel et par tous. Ouf !
Enfin, par presque tous. Quelques esprits espiègles aiment encore à se moquer de l'oeuvre, comme on le voit sur notre photo.
Mais c'est à oublier car elle est l'un des symboles de Nice, au bout de la place Masséna.
Informations Côte d'Azur
Jean-Marc Foulquier