Histoire de Nice

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L’histoire de Nice, abrégée ici, montre un profond tiraillement entre son triple attachement : pour l’Italie ou plutôt le Comté de Savoie puis le royaume de Piémont-Sardaigne d’une part, la France (Comte de Provence, les Angevins) d’autre part et enfin son indépendance en tant que Comté de Nice.

La préhistoire de Nice

Le lieu où s’élève actuellement la ville de Nice a été peuplé dés la préhistoire. En effet, on connaît de foyers de peuplement dans des temps très reculés. Par exemple sur les flanc du Mont Boron, dans la Grotte de Lazaret, on a retrouvé des vestiges d’une population vers 200 000 à 125 000 ans avant notre ère. Non loin, un autre foyer de vie au lieu dit Terra Amata, abrita des populations préhistoriques de 400 000 ans avant notre ère.
Le très beau musée Terra Amata de la préhistoire retrace cette vie ancienne.
A cette époque, à la place du port actuel, s’étendait une vaste zone marécageuse, impropre à la vie humaine, mais giboyeuse.
Notons que ces premiers humains étaient des chasseurs-cueilleurs et ne résidaient pas continuellement sur place.

L’antiquité de Nice

On s’accorde à dire que la ville fut fondée par les Grecs de Massalia (actuelle Marseille), entre le IIIe et le IIe siècle avant J.-C. Il semblerait que la ville grecque ne s’établit pas sur la colline du château, comme on l’a longtemps cru, mais plutôt à ses pieds, sous l’actuel Vieux Nice.
La ville grecque s’appelait Nikaïa, autrement traduit par celle par qui est arrivée la victoire. Mais cette hypothèse relève de l’imagination. On manque de documents. D’autres interprétations concernant Nikaïa, rapprochent ce nom de racines ligures, pouvant signifier « source ».

Les romains, eux, étaient établis sur la colline de Cimiez.

Mais Nikaïa était convoitée. Elle subissait des attaques incessantes, notamment des Ligures. Ce sont finalement les troupes romaines qui défirent les Ligures et créèrent la ville de Vintimille, pardon Albintimillium. Nikaïa fut alors inféodée à Albintimillium.
Cette période romaine antique a laissé des traces, qu’on peut observer encore, notamment au site archéologique de Cimiez.
Nikaïa faisait partie du royaume romain.

Les grandes invasions

Du Ve au VIIe siècle, Nikaïa subit les grandes invasions des Wisigoths, des Ostrogoths, puis des Lombards. Nice fit partie du Royaume lombard. Puis aux VIIIe et IXe siècles, ce furent au tour des Sarrasins d’attaquer la ville et finalement la piller au IXe siècle.

La renouveau

C’est Guillaume Ier de Provence, dit le Libérateur, qui chassa les Sarrasins et domina la ville qui fut dirigée alors par les Vicomte d’Orange, de la maison de Nice-Orange, aux Xe et XIe siècle.
Cependant, Nice entretenait toujours des liens étroits avec sa grande voisine : Gênes. Elle participa aux guerres de Gênes contre les rivales, Pise et Venise. Ainsi, finit-elle par devenir une République maritime, comme Amalfi, Pise et Venise.

1108-1176 : La République de Nice
La République de Nice fut dirigée par 4 consuls (représentant la noblesse, les marchands, les artisans et ouvriers, les paysans).

1229-1230 : Nice connut quelques vicissitudes (XIIIe siècle), des révoltes contre l’autorité du comte Raimond-Bérenger V de Provence. Puis ce fut le Duc Charles d’Anjou qui s’empara de la Provence et de Nice en particulier.
Ainsi, Nice quitta la protection du Comté de Provence pour le Duché d’Anjou.

1347-1348 : la peste noire

La peste de 1347-1348 décime la population niçoise, qui passe de 40 000 à 13 000 habitants. La ville se réorganise en Consulat: le Conseil des Quarante dirige la ville et lui redonne un certain essor.

A l’époque, l’essentiel des habitants se concentraient dans la ville haute, autour du château et de sa cathédrale. Quelques habitants se trouvaient davantage dans la plaine, vers l’actuelle église Sainte Reparate ou vers l’actuelle place Garibaldi.

27 septembre 1388, la dédition de Nice

Ce 27 septembre 1388 est une date marquante dans l’histoire de Nice. A la suite de prétentions à la couronne de Naples, les Anjou se déchirent. Nice se retrouve isolée et en position de faiblesse. Elle décide donc de se placer sous l’autorité d’un autre protecteur. En effet, la « dédition de Nice » proclame la soumission des habitants au Comte de Savoie Amédée VII. Le territoire de Savoie est alors indépendant, on ne parle ni d’un territoire français, ni d’un territoire italien. Ses voisines de Vintimille, de Menton, de Beausoleil, de Roquebrune et de Monaco restent gênoises.

Du XVe au XVIIIe siècle

histoire de Nice et aigle rougeLa ville se développe. Au XVe siècle, l’emblème de la ville devient un aigle rouge, en référence à l’entrée d’Amédée VII le Rouge (de Savoie) à Nice. Le territoire devient le Comté de Nice.

1430-1448 : la communauté juive est ostracisée et est enfermée dans la Giudaria, le ghetto juif qui se trouve rue Benoît Bunico. Au numéro 8, s’élèvera plus tard une synagogue.

De nombreuses guerres marquent l’histoire de Nice, guerres entre le roi de France François Ier et l’empereur Charles Quint. Guerre contre Barberousse, alors allié du roi François Ier. Notez l’attitude courageuse et honorable de Catherine Ségurane.

Catherine Ségurane

1543 : Catherine Ségurane (en niçois Catarina Segurana) est connue pour avoir combattu avec bravoure contre les troupes ottomanes et françaises, lors du siège de Nice de 1543. En effet, alors qu’étant entré dans la ville (pas le château) un ottoman plantait son drapeau en signe de victoire, Catherine Ségurane lui asséna un tel coup de battoir à linge qu’il en mourut. Ce fut le signal d’une révolte des niçois qui défendirent le château jusqu’à l’arrivée des troupes du Duc de Savoie, Charles III.
Catherine Segurane a-t-elle vraiment existé ou est-ce une légende formée à partir de différentes actions de femmes niçoises ?

Le comté de Nice se développe

Charles III puis par Emmanuel-Philibert, puis Charles-Emmanuel Ier maintiennent l’indépendance du territoire vis à vis du royaume de France. La langue italienne est choisie comme langue officielle du Comté de Nice.

1610 : On ouvre une route royale Nice-Turin.
1612 : Un port franc est créé à Nice.
1614 : Le Sénat de Nice est créé pour diriger la ville.

Mais les guerres se poursuivent, par alliance avec le Roi de France contre les Espagnols, puis par alliance avec le Roi d’Espagne contre la France. En 1706, le château de Nice est pris et détruit.
1790 : la ville compte 20 000 habitants et déborde de la ville d’origine. Elle s’étend désormais dans l’actuel Vieux Nice. L’urbanisme la transforme. On crée le cours Saleya, la place Vittorio qui allait devenir la place Garibaldi.
Les anglais commencent à fréquenter Nice, notamment pour son climat hivernal très doux.

Les XIXe et XXe siècles

En 1792, suite à des élections, les Niçois et les habitants des villes environnantes demandent leur rattachement à la France. Le département des Alpes-Maritimes est créé.
Mais la période de la Révolution trouble le département : les querelles entre Girondins et Jacobins, le coup d’état du 18 Fructidor An V (1796-1797), puis celui du 19 Brumaire An VIII (1799-1800), puis les guerres napoléoniennes déstabilisent la population. Elle finit par se tourner vers Victor-Emmanuel Ier de Savoie.

En 1814, le comté de Nice fait partie du Royaume de Piémont-Sardaigne, l’un des territoires qui composera plus tard l’Italie mais n’est pas encore italien.

1860 : l’ histoire de Nice évolue

La ville connaît (enfin) une période de stabilité. L’organisation administrative, le développement de l’éducation, l’urbanisme restructurent la ville dont la population passe à 44 000 habitants en 1858.
Giuseppe Garibaldi, né à Nice en 1807, mort à Caprera en 1882, entreprend d’unifier les différents territoires de ce qui deviendra l’Italie. Il y parviendra en 1860, date officielle de la réunification de l’Italie. Le duc de Savoie, roi du Piémont-Sardaigne, prince de Piémont et comte de Nice Victor-Emmanuel II devint le premier roi d’Italie.

Le 14 juin 1860, le Comté de Nice est cédé à la France, par entente entre Napoléon III et Cavour. Cette annexion se fait contre l’avis de la majorité de la population. Pourtant, un plébiscite donna une large majorité de OUI au rattachement à la France, mais il semble bien avoir été manipulé. Quoiqu’il en soit, l’annexion se fit avec l’accord de Cavour et du nouveau roi d’Italie Victor-Emmanuel II. 
On estime à 11 000, le nombre d’habitants de Nice qui quittèrent alors la ville. Cet exode niçois marqua profondément les esprits italiens, d’autant qu’à Nice la langue française fut rétablie comme langue officielle.
Lors des élections législatives de 1871, les pro-italiens devinrent très largement majoritaires. Garibaldi fut élu député.
Mais finalement, après l’exode niçois -et une forte répression-, la population élit des représentants français. La ville se développa avec un peu plus de stabilité politique.

En 1887, un grand tremblement de terre, force 6.3 ou 6.4, se produisit en mer. Il ne diminua pas le développement du tourisme, Casino, Promenade des Anglais, grands hôtels, luxueuses villas, etc. La population italienne ne représente plus qu’1/4 des habitants. De nombreux Anglais et Russes vinrent profiter des hivers méditerranéens de la Côte d’Azur.

Les deux guerres mondiales

La première guerre mondiale mit un coup d’arrêt au développement de la ville. Ainsi que la seconde qui causa presque une famine dans la ville détruite par les bombardements américains. Mais dès la paix revenue, l’élan vers cette ville unique n’était pas mort. Rapidement, la vie reprit son cours, l’économie se développa à nouveau et le tourisme recommença de faire les beaux jours de Nice… et des vacanciers.
La ville de Nice poursuit sans cesse son développement.

Histoire de Nice de nos jours

Aujourd’hui Nice possède un urbanisme riche et varié, des hébergements de toute nature et de tarifs divers, des établissements culturels (MAMAC, Théâtre national, Opéra, espaces d’expositions, galeries privées, etc), des établissements de santé, de loisirs, des espaces verts, des commerces, etc.
La ville compte 340 000 habitants et la métropole de Nice, 550 000 habitants.
Nice est une ville toujours très attrayante, dont nous essayons de vous donner un aperçu complet sur ce site.

La langue nissarde comme juge de paix

Notez bien que Nice est une ville très appréciée des français et des italiens si proches. Elle a appartenu au Comté de Provence puis au Duché d’Anjou. Mais également au Duché de Savoie et au royaume de Piémont-Sardaigne, qui allaient se fondre plus tard dans le pays nommé Italie en 1860.

Alors, Nice est-elle italienne ou française ? La question continue de diviser. La langue officielle fut le français et l’italien, selon les époques.

Mais la langue nissarde, elle, se rapproche bien plus de l’Occitan que de l’Italien.
Autrement dit, par sa langue d’origine, et sans vouloir polémiquer, Nice est plutôt occitane. Pour certains, ni française, ni italienne. En effet, certains indépendantistes se revendiquent toujours du Comté de Nice.
Par sa population, elle est en partie française et en partie italienne. Et en partie très cosmopolite.

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