Catherine Ségurane

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Catherine Ségurane est une héroïne niçoise du XVIe siècle. Son existence est controversée mais heureusement, les légendes sont parfois plus fortes que l’histoire. D’autant qu’elle n’est peut-être pas qu’une légende.

Cette page est inspirée de l’exposition
Héroïque Catherine Ségurane, figure légendaire de Nice,
au Musée Masséna à Nice, octobre 2023-janvier 2024.

Catherine Ségurane

Catherine Ségurane serait née à Nice, dans un milieu modeste, peut-être vers le début du XVIe siècle. Certains affirment que son père était pêcheur. Catherine, elle, fut bugadière, c’est-à-dire lavandière. Elle passe aussi pour être une Maufaccia (en niçois), c’est-à-dire laide.

Elle aurait donc mené une vie obscure, sans relief, sans rien qui la fasse remarquer.
Or, en 1543, le roi de France François Ier, allié au Turc Barberousse, chercha à conquérir Nice, alors ville appartenant au Duché de Savoie. Le 15 août 1543, 120 galères turques, sous le commandement de Barberousse lui-même, renforcées de 4 batteries des troupes françaises et de nombreux soldats, attaquèrent la cité.
La bataille fut violente. Mais les murailles qui entouraient la ville ne résistèrent pas aux assauts franco-turcs et finalement, plusieurs brèches furent ouvertes dans la muraille. Par l’une d’elle, un ottoman s’introduisit et voulut planter son drapeau.
Et c’est là qu’intervint Catherine Ségurane. Armée de son seul battoir à linge, elle asséna un tel coup sur le crâne du malheureux qu’il en perdit la vie. Certains le dirent simplement assommé. Catherine Ségurane, de rage, déchira le drapeau et brisa la hampe. Ainsi, le drapeau ennemi ne flotta pas sur les murs de Nice. Cette action héroïque renforça la résistance des niçois, qui attendaient les renforts envoyés par Charles III, Duc de Savoie. Hélas, la ville fut prise par les assaillants. Mais pas le château.
Enfin, en septembre 1543, les troupes de Charles III arrivèrent et mirent en fuite les franco-ottomans. On ne retint la bravoure de la lavandière que quelques années plus tard.

Catherine Ségurane a-t-elle existé, oui ou non ?

Son existence est controversée pour plusieurs raisons. Nous vous donnons ici les arguments des sceptiques et ceux des partisans de son existence.

On ne trouve aucune trace de sa naissance dans les registres paroissiaux qui tenaient lieu d’état civil.
A l’époque, la déclaration de naissance n’était pas encore obligatoire. De plus, en 1793, bon nome de documents ont été dispersés et perdus. Mais les Seguran ont bel et bien existé à Nice. Enfin, c’est le nom de Catherine Ségurane qui n’est peut-être pas le bon, mais la personne a bien existé.

Les témoins directs de la bataille ne disent mot de l’action de Catherine Ségurane, comme Jean Badat (1516-1567). Ni Pierre Lambert, président de la Chambre des comptes des ducs de Savoie.
Les témoins ne peuvent connaître qu’une petite partie de la bataille, là où ils se trouvaient. Ils ne sont pas témoins de tout ce qui s’est déroulé partout.

Une femme, parmi les hommes en armes, vous n’y pensez pas !
Les femmes ont toujours aidé les combattants, notamment sur les remparts, à Nice comme ailleurs. On connaît d’autres femmes qui se sont ainsi illustrées.
Marie Fouré (siège de Péronne, août 1536), Philis de la Charce (défence de la ville de Nyons, 1692), Jacqueline Robins (siège de Saint-Omer ,1710), Félicité et Théophile Fernig (contre les armées autrichiennes, 1792), Agustina Domenech, dite Agustina d’Arago (défense de Saragosse, 1808), Jeanne Laisné, dite Jeanne Fourquet ou Jeanne Hachette (défense de Beauvais, 1785), Virginie Chesquière (27e régiment de ligne de l’armée napoléonienne, 1768), sans parler de Jeanne d’Arc, etc.

Le symbole de Catherine Ségurane

Qu’elle ait existé ou non, elle n’en demeure pas moins le symbole de la résistance des niçois. A l’époque, résistance aux français et fidélité au Duché de Savoie. Mais aussi résistance à tout envahisseur du Comté de Nice. Beaucoup d’anciens niçois se sentent davantage niçois que français ou italien.
Elle est aussi le symbole de la place oubliée des femmes dans l’histoire.
Un grand bas-relief s’élève encore à sa mémoire, rue Saincaïre à Nice.

Cette page est inspirée de l’exposition
Héroïque Catherine Ségurane, figure légendaire de Nice,
au Musée Masséna à Nice, octobre 2023-janvier 2024.

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